DELVILLE WOOD

LONGUEVAL - SOMME - FRANCE

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EXTRAITS DE COMBAT IN AND OVER DELVILLE WOOD

Mémoires de

ARTHUR HENRY BETTERIDGE

1896-1983

Arthur Betteridge a la distinction plutôt uniqe d'être le seul Sud Africain à avoir combattu dans et au dessus du Bois Delville. D'où le titre de ses Mémoires. En juillet 1916 eut lieu la sanglante bataille du Bois Delville où il fut gravement blessé. Deux ans plus tard, alors pilote de chasse dans le R.A.F., le hasard de la guerre le fit combattre au-dessus du bois...

MONTAUBAN, LE BOIS DE BERNAFAY WOOD ET LE BOIS DES TRONCS

Le 5 juillet, le 1st Regiment et nous les Ecossais [4th South African Infantry Regiment] occupions la nouvelle ligne de front près de Montauban, les Ecossais à l'extrême-droite se mélangeant avec les Français. En approchant cette ligne, mon grand ami, Bill Fisher a été touché au ventre par un gros morceau de shrapnel. Il a été envoyé en Angleterre et est resté à l'hôpital durant de nombreux mois. Plusieurs hommes ont été tués et d'autres blessés. Les Allemands récupèraient du choc de l'attaque originale et amenaient de nombreuses nouvelles divisions et de l'artillerie...

Le 6 juillet nous occupions le Bois de Bernafay. Nous installâmes le PC du bataillon dans profond abri allemand le long de la route principale encaissée longeant le bois. Plusieurs pertes eurent lieu à ce moment là. Les artilleurs allemands connaissaient le territoire et nous visaient virtuellement avec des whizzbangs. Les Lieutenants Brown et Oughterson furent tués à Glatz Redoubt. Le Captain Shenton, notre officier de transmissions, fut blessé à un pied. Le Captain Guest fut également blessé. Nos pertes s'élevèrent de manière significative. Le 8, nous attaquâmes le Bois des Troncs qui avait été la scène d'un vif combat. Les mitrailleurs ennemis étaient bien retranchés dans le bois et certains d'entre eux appuyaient leurs snipers dissimulés dans les arbres. Le 2nd Regiment perdit 5 officiers et 200 hommes avant que le bois ne soit dégagé le lendemain. Le Captain Russell, commandant la Compagnie D des Ecossais et 40 hommes furent tué avant que le bois ne soit nettoyé et transmis au Liverpool Regiment.

Après la capture du Bois des Troncs, nous fîmes mouvement sur Glatz Redoubt où le Lieutenant Sinclair fut tué par un piège astucieusement dissimulé sous une planche mal enfoncée...

...

Le 11 juillet, j'amenais un message de la compagnie C, en première ligne, au PC du Bois de Bernafay. L'ouverture de cet abri faisait naturellement face aux nouvelles lignes allemandes. Alors que j'allais partir, une salve d'obus allemands explosa à quelques mètres de là, me projetant sur le côté. Deux hommes à proximité furent tués et un des obus pénétra dans l'abri que je venais juste de quitter. Le Colonel Jones et une ordonnance gravissaient les marches à ce moment-là. Quand l'obus explosa, les deux hommes furent tués et plusieurs dans l'abri furent blessés ou choqués.

Je me ruais dans l'abri souterrain après l'explosion et aidait à amener le corps du Colonel vers la route où il fut placé sur une civière et recouvert d'une bâche. Le corps de ce populaire commandant fut amené à un cimetière voisin. Cette perte fut ressentie dans les rangs des Ecossais. J'ai pris une carte du secteur que notre chef tenait en main et la donna au Major Hunt. Il me dit de la conserver car il en avait déjà une. Le Major Hunt me désigna comme son ordonnance et messager temporaire.

Le Major Hunt prit le commandement jusqu'à ce que le Lieutenant Colonel D. MacLeod arrive du P.C. divisionaire le lendemain matin. A partir de ce jour, nos pertes s'accrurent rapidement. De nouveaux arrivés à la réserve dans Happy Valley furent expédiés en première ligne pour remplacer les blessés et les tués.

Je fus envoyé avec un message pour la Compagnie C en première ligne et revint pour découvrir le Major à moitié enseveli dans une tranchée près du P.C. Le caporal Hockey, qui était avec lui, avait été tué et trois hommes d'une corvée de ravitaillement avaient tous été gravement blessés. Le Major ne dit qu'un obus avait éclaté presque devant lui, tuant Hockey, qui était derrière lui. Deux Black Watch se trouvaient à une vingtaine de mètres quand l'obus explosa, et ils coururent aider le Major. L'un d'entre-eux me déclara que l'obus avait explosé presque sur le Major et que c'était un miracle qu'il n'ait pas été pulvérisé. Une échappée étonnante. Ce jour-là, je fus témoin de plusieurs échappées à la mort de "Dolly" Hunt, comme il était affectueusement surnommé.

Quelques heures après cet incident, j'accompagnais le Major Hunt dans une ronde des tranchées superficielles menant à la nouvelle première ligne. La plupart de ces tranchées étaient clairement visibles des artilleurs allemands. Je tentais d'établir une communication téléphonique vers le P.C. par les cables qui longeaient les tranchées. Nous stoppâmes une demi-douzaine de fois pour le faire, mais sans succès. Toutes les lignes de communications avaient été endommagées par les tirs d'artillerie. Nous étions si visible que dès que nous quittions un des endroits ou nous nous étions arrêtés, une salve de whizzbangs explosait près de ce point. Après la quatrième de ces manifestations, je regardais anxieusement le Major quand ma tâche impossible était achevée "Oui, Betteridge", me dit-il, "je pense que c'est le moment où ils rechargent leurs infectes whizzbangs - allons-y". Il devait lire dans les esprits car la salve suivante arriva immédiatement après notre départ. Je n'ai jamais rencontré un homme plus chanceux, ni plus courageux.

...

Le 13, nous fûmes relevés par le régiment du Middlesex. Ces excellents camarades et ceux du Royal Surrey s'étaient concentrés au Talus Boisé avec la 9th Division. Quelque 550 hommes de remplacement pour la Brigade étaient arrivés là de Bordon pour remplacer certaines de nos pertes. En atteignant la ligne de soutien,nous découvrîmes qu'un autre abri souterrain près de celui dans lequel le Colonel Jones avait été tué, avait reçu directement un obus à gros calibre, écrasant les poutres de l'abri et ensevelissant ses six occupants. Seuls trois de ces hommes furent déterrés vivant. L'un d'entre eux était Jim Scott, un copain transmetteur. Il avait été salement secoué. Il avait une trainée de cheveux blancs apparaissant à travers sa chevelure normalement noire. C'était supposé biologiquement impossible à cette époque, mais plusieurs d'entre nous qui connaissions bien Jim, en furent véritablement les témoins.

Alors que nous étions non en ligne, un dépôt de munitions près de Glatz Redoubt reçut un coup direct. Heureusement, il n'explosa pas. Les gars de la Compagnie C éteignirent rapidement les housses de camouflage du dépôt et sauvèrent une dangereuse situation...

LONGUEVAL ET LE BOIS DELVILLE

L'attaque générale fut reprise le 14. Plusieurs régiments écossais de la 9th Division attaquèrent le village de Longueval, le prirent ainsi qu'une petite partie du Bois Delville se tenant sur le côté du village. La Brigade sud-africaine était en soutien. Alors que nous avancions, nous vîmes plusieurs "kilties" [Ecossais] tués, un des Cameronians [en fait un Cameron Highlanders, les Cameronians étant de l'autre côtés du village] avait enfoncé sa baïonnette dans la poitrine d'un Allemand quand les deux hommes furent tués par l'explosion d'un obus allemand. C'était une macabre scène parmi d'autres dans le voisinage du village de Longueval.

Dans l'après-midi, nous fîmes mouvement jusqu'à la périphérie de Longueval, creusant des tranchées peu profondes quand nous en avions le temps. Les Allemands avaient commencé un effrayant barrage sur nos positions exposées et envoyèrent une attaque au gaz. Le Captain Farrell fut gasé et blessé, et le Lieutenant Taylor fut amené, parmi d'autres, sur une civière, vers l'hôpital de campagne installé sur le côté du Bois de Bernafay Wood. Cet hôpital était à portée des canons lourds allemands et des centaines de blessés y étaient traités sous le bombardement.

...

... notre avance avait provoqué un saillant, ayant pour conséquence que Longueval et le Bois Delville étaient sous le feu provenant de trois directions, une situation des plus dangereuses et déplaisantes. Le Bois Delville était sur une hauteur, commandant une vue sur les Allemands dans une vallée superficielle. Il devenait impératif que cet important bois soit tenu à tout prix. La sécurité de nos autres divisions en dépendait.

Le 15, à 02 h 00, les Compagnies B et C de nos Ecossais [4th S.A.I.] attaquèrent un petit verger aux côtés des Cameronians [En fait le 5th Cameron Highlanders]. Nos gard étaient conduits par le  Major Hunt et je les accompagnais comme transmetteur, portant un fusil, des munitions, des grenades à main, une pelle et l'outil de tranchée avec un petit havresac sur mon dos remplis de rations de secours, quelques biens personnels, une petite serviette, une brosse à cheveux, un peigne, et mon journal. Je portais un manteau en raison de la pluie. Au même moment, les compagnies A et D menées par le Lieutenant Colonel MacLeod faisaient rapidement mouvement dans le Bois Delville sur notre droite. Notre artillerie avait été avancée et plaçait un barrage intensif sur l'infanterie allemande avançant depuis Guillemont. Une grande partie de notre artillerie de campagne faisait feu à vue et infligeait de sérieux dommages à l'infanterie assaillante.

    A partir de ce jour, les artilleurs allemands arrosèrent d'obus Longueval, le Bois Delville et les zones arrières, effaçant presque le bois, réduisant les maisons du village en ruines. En 24 heures, aucun mur d'aucune maison ne dépassait un mètre de hauteur. Les centaines arbres du bois étaient réduits en un amas de verdures et de souches. Aucun arbre ne resta intact. Toute la zone était un désastre. Sus cette pluie incroyable d'obus, nous devions dégager des chemins et faire des petites tranchées de communication dans les débris pour acheminer munitions et pour que les renforts viennent compenser nos pertes. Pendant des heures, il fut impossible d'extraire les blessés, puis beaucoup d'entre-eux furent tués ou blessés à nouveau sur leur chemin vers l'arrière.

Dans le bois, les quelques hommes encore en vie repoussaient de nombreuses contre-attaques de l'ennemi. Les Allemands reprirent une petite partie du bois, mais tous furent tués par les Sud-Africains encore capables de tirer ou de se servir d'une baïonnette. Pendant un temps, il y eut une pénurie de grenades, mais dans des circonstances que j'ignore des ravitaillements furent amenés à travers l'infernal déluge d'obus. C'est un fait désolant de rapporter qu'en reprenant cette partie du bois, il fut découvert que deux de nos blessés graves qui n'avaient pas été évacués, avaient été tués à la baïonnette par les Prussiens. Cette nouvelle se propagea dans nos rangs et nos hommes furent très amers. Aucun Allemand ne fut fait prisonnier par nos gars durant les quelques jours succédèrent à cet acte désolant et inhumain.

    A ce moment, nous étions devenus complètement fatalistes. Tant de nos copains avaient été tués ou blessés, nous continuons, à moitié étourdi par l'interminable bombardement, à faire ce que nous avions été entraîné à faire. Nous vivions principalement sur nos rations de survie et, assez étonnamment, aec une tasse de thé préparée quelque part dans le bois par nos potes. La nourriture et le thé arrivèrent rarement de l'arrière. De nombreuses tentatives d'amener des rations s'achevèrent quand les porteurs furent touchés dans cette continuelle pluie d'obus qui frappait sur ce qui restait du bois.

Le manque de sommeil, après des heures continuelles d'actions, commença à se faire sentir. dans la nuit du 16, notre peloton fut relevé par un peloton du 2nd Regiment. Nous traînames vers la ligne de soutien derrière Longueval, seulement pour y découvrir que le bombardement y était presque intense que dans le village et le bois. Malgré tout, nous parvînmes à obtenir un plat chaud de nos cuisines de campagne et une agréable tasse de thé réellement chaud, avant de nous écrouler de sommeil pendant presque six heures.

Même durant cette période hors du bois, nos pertes continuèrent à s'aggraver. Je n'oublierai jamais le travail magnifique du Médecin des Ecossais, le Major Power. Il avait installé un poste de secours dans un petit creux dans le terrain à 180 mètres derrière la route encaissée de la lisière du bois. Lui et sa petite équipe médicale se trouvaient constamment sous le feu. Seuls les blessés graves y étaient traités, les autres marchaient ou étaient transportés vers les centres de tris se trouvant plus à l'arrière. Il y avait toujours un groupe d'une douzaine ou plus de cas graves dans le petit espace dans lequel le docteur et son équipe oeuvraient ; il n'y avait pas d'abri. De nombreux blessés succombèrent avant qu'ils ne puissent être évacués. Je vis au moins vingt corps recouverts de bâches près du poste de secours.

Plusieurs hommes furent tués en essayant de dormir à découvert, sans prévention sur la pluie constante d'obus tout autour d'eux. Par moments, il semblait qu'il était plus sûr d'être en première ligne même abrutis par le bombardement et le manque de sommeil...

Le 17 juillet, il n'y avait plus que trois offciers demeurant dans le bois. Les servants de Lewis en première ligne avaient perdu 80% de leur effectif, mais le restant infligea de sérieux dommages aux nombreuses troupes allemandes qui effectuaient des attaques répétées, certaines en formation compacte quand leurs rangs étaient décimés. Il était évident qu'une poignée d'hommes tenant une hauteur avaut a grand avantage sur des attaquants bien plus nombreux attaquant à découvert. Ce jour-là, tous les hommes disponibles furent poussés au service. Ordonnances, hommes du service sanitaire et même certains cuisiniers reçurent des fusils et des grenades pour venir combler les pertes. Les nouveaux arrivants de Bordon, peu expérimentés, avaient déjà été lancés, beaucoup d'entre eux étant touchés dans les toutes premières heures de leur baptême du feu.

La nuit suivante, nos gars avaient pu ériger quelques réseaux de barbelés devant nos tranchées. Ceci s'avéra utile quand un régiment de Gardes Prussiens attaquèrent en plein jour dans formation compacte depuis les tranchées allemandes à 800 mètres de là. Les artilleurs firent de nombreuses victimes dans ces messes de troupes. Nos gars tirèrent sans discontinuer sur cette infanterie en bandes. Une poignée parvint d'atteindre les quelques réseaux de barbelés avant d'être tués. Ce fut une des attaques les plus stupides faites par des soldats courageux et déterminés. La vallée étaient parsemées de morts et de mourrants qui avaiet été repoussés par une poignée de Sud-Africains épuisés mais résolus. Il était évident que les heuts commandement des deux camps étaient désireux d'envoyer leurs meilleures troupes à une mort certaine dans le but de s'asurer des résultats négligeables. En dépit de leur férocité, nous admirions ces hommes courageux qui exécutaient les ordres sans rompre dans leur attaque infructueuse.

Le 17, je vis le Captain Marshall de la Compagnie C projeté en l'air par l'explosion d'un gros obus qui tua quatre hommes dans le poste de secours avancé. Le Capitaine fut inconscient et salement choqué mais, par quelque miracle, indemne. Il ne récupéra jamais complètement de cette experience. Partout où c'était possible, des troupes approfondissaient frénétiquement leurs tranchées superficielles pour éviter les shrapnel meurtriers. Les appels pour des brancardiers se faisaient entendre de partout, mais ces gars à la Croix Rouge avaient également subis de sérieuses pertes. La plupart des blessés sérieusement touchés demeuraient sans soins pendant des heures. Encore, un nombre de blessés légers demeurèrent dans le bois aidant le nombre diminuant de leurs copains à faire feu sur ces Allemands acharnés, ou aidant les mitrailleurs à recharger leurs armes brûlantes. Certains des blessés les moins atteints firent du bon travail en tentant d'assister ceux incapable de se déplacer. Beaucoup de ces derniers gisaient simplement là où ils avaient été frappés.

La terre frémissait sous les explosions innombrables des obus de gros calibres et des éclats de shrapnels. Puis un rugissement inhabituel fut entendu de l'arrière, suivi par l'explosion la plus terrifiante jamais entendue. C'était un obus de 450 mm tiré de presque 24km de l'arrière. Les Allemands avaient un train spécial pour cet énorme canon de marine. Une de ces explosions incroyable tomba à quelques centaines de mètres de nous, parmi d'autres Scotties de la 9th Division. Chaque heure comptait comme dix heures. La plupart d'entre nous pensait que nos canons tiraient trop courts.

Un tel chaos fut causé par ce projectile immense que certains hommes d'un régiment écossais, abasourdis et déroutés, coururent vers l'arrière depuis la première ligne. Ceci arriva alors que le général Tim Lukin inspectait ce secteur. Il arrêta les hommes terrifiés et leur firent faire demi-tour. un officier, un des quelques Cameronians [Cameron Highlanders] encore en vie, arriva en courant et s'excusa auprès du général. Il expliqua que ses hommes étaient si choqués et épuisés, qu'ils diffusèrent un ordre de repli quand une quelconque personne avait commencé une rumeur que nos propres artilleurs étaient à l'origine de cet immense projectile. Cet offciier subalterne était très reconnaissant que le général ait pu arrêté ce qui avait été un triste incident.

Il doit être mentionné que notre populaire général "Tim" se tenait droit au milieu des obus près de la première ligne montrant à ses hommes ce qu'ils devaient faire et donnant du courage à ceux qui l'apercevaient.

Dans la matinée du 18, seuls restaient 50 hommes des 250 des Compagnies B et C des Ecossais. Ils furent rassemblés pour joindre les rangs amoindris des 1st et 3rd Regiments tenant le bois. Quelques Highlanders errants d'autres régiments de la Division reçurent l'ordre d'accompagner nos gars. Le bombardement allemande s'accrut encore jusqu'à un pic inroyable et beaucoup de ces gars n'atteignirent jamais la première ligne, où leur présence auraient été la bienvenue pour renforcer les rangs diminués. A ce moment, dans la soirée du 18, il n'y avait plus d'officiers pour donner des ordres, les quelques sous-officiers encore en vie étaient à moitié hébété de fatigue. Il y avait assez de rations de survie ramassées dans les havresacs de nos compagnons morts mais la nourriture chaude et le thé n'arrivaient plus dans le bois depuis trois jours.

    Durant toute la frappe, aucune ligne de téléphone reliant la première ligne au PC de bataillons ne fut indemne. Chaque demande importante pour des remplacement, etc, devaient être convoyé par coureur. Seulement la moitié de ces messages atteignait leur destination.

Comme je l'ai déjà mentionné, j'étais un des coureurs de la Compagnie C Company. Ce jour, je reçus des ordres à amener dans le bois avec un cuisinier nommé  "Geordie" (Je n'ai jamais connu son vrai nom).

Le 18 restera dans ma mémoire le pire de ces cinq jours dramatiques. Il sembmait que les artilleurs allemands avaient décuplé. Que quiconque ait survécu à ce bombardement intense couvrant de nouvelles attaques allemandes est difficile à croire. Ce fut la dernière nuit où nous tenâmes le Bois. Pendant tout ce temps, il avait été impossible d'enterrer nos morts et ceux de l'ennemi, qui maintenant s'élevaient à des milliers, le long du front divisionnaire.

...

Des autres régiment de la Brigade sud-africaine, seuls deux officiers étaient en vie dans le Bois. L'un d'entre eux, le Colonel Thackeray, bien que légèrement blessé, demeurait en charge du Bois. Les restes de la brigade furent réunis pour assister le Colonel à repousser les attaques reprises ce jour.

Le Colonel MacLeod avait été blessé et le Major Hunt se trouvait au PC du bataillon écossais. Vers 18 h 00, dans une pluie diluvienne, je fus envoyé avec "Geordie", l'ancien cuistot, pour délivrer un message à quiconque qui pouvait être trouvé et qui pourrait être en charge des vestiges du régiment. En raison d'obus à gaz explosant parmi les autres, nous avions nos masques à gas, dont il était très peu commodes à conserver les optiques propres sous la pluie.

En entrant dans le Bois, juste au-dessus de la route encaissée près de Longueval, une salve d'obus particulièrement vicieuse explosa près de nous. Nous plongeâmes dans un grand trou d'obus et alors que je me levais pour continuer, je sentis comme si une mule m'avait frappée et je me retrouvais à terre. J'avais été touché à la cuisse par la tête d'un obus de 150 mm. Je ne me souviens pas de l'explosion de l'obus qui m'avait frappé. Un trou de dix centimètres apparaissait dans ma cuisse gauche et ma jambe était brisée. Alors que je m'asseyais brutalement, je vis la tête d'obus près de moi et tenta de la ramasser. Elle était encore très chaude et je la lâcha. Immediatement, "Geordie" arracha ma tenue et oeuvra dans tunique ; le bandage était bien ajusté dans le trou de ma jambe. Je tentais de me relever mais ce fut impossible.

"Geordie" me laissa là et amena le message dans le bois. J'appris plus tard qu'il l'avais transmis à un caporal et il fut tué en revenant. he delivered it to a corporal and returning from the Wood was killed. Nous avions enlevé nos masque sà gaz quand j'avais été touché. Je laissais mon fusil et mon havresac dans un trou d'obus voisin et rampa en direction de la route encaissée. Malgré le bombardement, les gaz et la pluie, je m'endormis, complètement puisé. Je ne me souviens d'aucune douleur provenant de ma blessure à ce moment.

Je me réveillais à l'aube, vers 4 heures, pour découvrir qu'il bruinait encore, mais le terrible bombardement semblait s'être quelque peu apaisé. Je rampais en direction d'un Scottie mort à quelques mètres de là et découvrit des rations de survie dans son havresac. J'ouvrus promptement une boîte de corned-beef et ceci, avec un bicuit de guerre et de l'eau provenant de la gourde du mort, remplissa mon ventre vide. Je n'avais pratiquement rien mangé depuis 24 heures. J'était horriblement fatigué et l'odeur des gaz ne m'épargnais pas, sans compter la douleur que je ressentais maintenant dans ma jambe. Plusieurs blessés passèrent devant moi. Je me redormis encore pendant trois heures, et puis, dix minutes après mon réveil, deux de nos brancardiers arrivèrent et s'occupèrent de ma jambe sous un violment bombardement. Ils me placèrent sur leur civière, ma tête proche du dos d'un grand gars qui avait été avec moi à l'école à  East London ; je crois que son nom était Nichols.

Ils me transportèrent environ130 mètres quand un obus éclata à côté de nous. Un gros morceau d'obus frappa le brancardier près de ma tête, presque au même endroit que moi. Je tomba sommairement de la civière. L'autre brancardier pansait le blessé, appliquant un garrot à sa jambe béante, qui semblait pire que la mienne. Il porta alors notre copain au poste de secours, à environ 800 mètres. our pal to the Dressing Station, half a mile further to the rear. Je restais là encore trois heures quand un autre groupe de brancardiers me ramassa. Avant leur arrivée, je rampais vers un trous d'obus où j'avais aperçus un autre Scottie mort dans le but de prendre ses rations de survie dont il n'avais plus besoin. Je n'ai pas pris ses rations ; il avait les deux jambes arrachées et le trous d'obus était rempli d'eau teintée du rouge de son sang. Une vilaine vision au milieu de tant de mort et de désolation.

J'ai finalement atteint le poste de secours de l'arrière, aligné avec de nombreux autres blessés, incapables de marcher. Non loin de nous se trouvaient une trentaine de corps recouverts de couvertures ou de bâches attendant leur dernier voyage sur cette terre. Les blessés non sérieusement touchés et en état de se déplacer étaient entassés dans des camions et amenés vers des hôpitaux de l'arrière pleinement équipés. Nous les couchés reçumes des injections, furent étiquetés et mis dans des ambulances pour le trajet vers la relative tranquilité de l'hôpital de campagne. Après d'autres attentions à cet endroit, nous fûmes transferrés en ambulances vers la tête de ligne ferroviaire pour le transport vers l'Angleterre.

...

Je dois avoir eu beaucoup de somnifères car la chose suivante dont je me rapelle fut mon embarquement sur un navire hôpital remplis de toutes les manières d'officiers et hommes de troupe qui avaient une étonnante variété de blessures. Nous étions aliés dans une série de couchettes disposées sur trois niveaux. C'était si rafraîchissant de sentir la propreté inhabituelle des draps et de voir les visages réjouissants des infirmières et des soeurs. Deux des blessés décédèrent durant la traversée de la Manche. Ils furent inhumés en Angleterre. En arrivant à Southampton, nous fûmes étiquetés de nouveau pour convoyage vers divers hôpitaux. Je fus amenés à l'Hôpital de Chelsea, à Londres...